Une question ... bien délicate !
Cette question : "surdoué ou psychotique ?" m'est apparue au fur et à mesure des années, et fait suite à mes observations.
J'ai fréquenté un grand nombre d'hommes et de femmes officiellement reconnus ou tout au moins qui se reconnaissent "hp" :
- dans les réunions de différents groupes, régionaux et nationaux
- lors d'activités organisées par ces groupes
- lors de loisirs informels, fêtes et événements, au sein de relations amicales
- à l'hôpital psychiatrique où j'ai fait un sevrage de morphiniques et benzodiazépines
- dans leur profession, alors que je m'occupais de maintenance informatique
- dans différents forums internet
- dans le courrier et les rencontres qui font suite à mon site internet que vous avez sous les yeux.
Ce sujet est très délicat. Je désire uniquement vous partager mon ressenti, car je n'ai aucune compétence spécifique dans ce domaine, et ne désire entrer dans aucune polémique. Ne croyez pas que je cherche à démontrer quoi que ce soit, ni dans un sens, ni dans l'autre. Mais je me pose certaines questions ... bien délicates ...
Il est surprenant de voir les similitudes qui apparaissent entre le fonctionnement prétendu normal du "surdoué", et certaines formes de "cas psychiatriques", voyez ci-dessous :
"Crise maniaque" ou "surdouance" ?
Le plus surprenant, c'est l'analogie entre une crise maniaque chez une personne souffrant de bipolarité, et l'état prétendu "normal" d'un "surdoué" :
Le texte ci-dessous est tiré de l'encyclopédie Wikipedia :
"Un épisode maniaque est caractérisé par une modification de l’humeur, et la survenue de certains symptômes. Bien évidemment, tous les symptômes ne sont pas présents à la fois chez un même individu. Beaucoup d’aspects permettent de considérer la manie comme une “accélération”, une intensification des pensées, des émotions : tout est plus fort, plus vif, plus intense, y compris la douleur morale ou la tristesse parfois, ce qui amène à des confusions diagnostiques."
Parmi certains symptômes de l'état maniaque, on trouve :
- une excitation, une exaltation
- une humeur “élevée”
- une plus grande réactivité
- de l’activité sans repos
- une accélération de la pensée
- des difficultés de concentration
- des troubles du cours de la pensée
- la fuite d’idées
- un besoin important de parler
- une assurance excessive
- une réduction du besoin de dormir
- un sentiment altruiste
- le ressenti des émotions des autres
- une hypersensibilité affective et sensorielle
Lors d’une manie, dans un délire de grandeur, le maniaque peut s’engager dans des projets menant à des conséquences très désagréables pour lui-même et pour ses proches.
Le malade ne prend conscience de la souffrance de ses proches et des conséquences sociales que quand l'épisode maniaque diminue.
Les amis et la famille n’arrivent pas à empêcher le malade d’agir. Un maniaque ne se laisse ni freiner ni donner des leçons.
Le malade, pendant une phase maniaque, ne réalise pas qu’il est malade, et se sent « parfaitement bien », ce qui rend le traitement difficile.
Conclusion :
Qui est quoi ? Je ne sais pas. Je reste prudent et circonspect :
J'ai rencontré un certain nombre de "surdoués" ayant été (à tort ou à raison ?) médicalement diagnostiqués de borderline, de paranoïaques, d'autistes, de bipolaires, parfois soignés ou hospitalisés comme tels.
D'autre part j'ai croisé dans le milieu hospitalier psychiatrique un certain nombre de patients "normaux" ressemblant, tout au moins lors de leurs crises, à des "surdoués" (par exemple les cocaïnomanes) .
J'ai observé beaucoup de surdoués à l'intelligence logique brillante, capables de déductions rapides et complexes, ayant une mémoire phénoménale, des ressentis exacerbés, etc. ... mais ... totalement dépourvus de bon sens et d'intégration sociale.
Leur QI d'intelligence émotionnelle (suivant le concept de Daniel Goleman) doit être proche du zéro absolu.
J'ai également croisé des gens (surdoués ou non) aux cerveaux fonctionnant à des vitesses supersoniques, accablés d'états obsessionnels tournant en boucle, de perceptions sensorielles très élevées, de capacités étonnantes d'intuition et de prémonition, d'états d'angoisse provenant d'une conscience élargie des dangers, vivant dans une inadaptation sociale parfois complète, avec peu de sommeil ou des nuits tourmentées, envahis de sentiments altruistes parfois très théoriques mais bien réels, d'une imagination débordante bien que souvent improductive.
Il faut être prudent : l'être humain est extrêmement complexe, et le réduire à des définitions basées sur des symptômes, aussi bien dans un sens que dans l'autre, serait une erreur.
Le critère, pour moi, est celui-ci : une personne est en bonne santé mentale si elle a la capacité de vivre en équilibre avec elle-même et avec ce qui l'entoure.
Par rapport à cela, beaucoup de prétendus "surdoués" ont vraiment, comment dire ... d'énormes difficultés ...
Peut-être existe-t-il des "surdoués" sociables, altruistes, patients, bien dans leur peau, socialement intégrés, apaisés, stables, responsables, fidèles en amitié, capables d'empathie, mais ceux-là, hélas, je ne les ai pas souvent rencontrés.