François Calay

Résilience ... ou courage ?

CALAY 1985En psychologie, le mot RESILIENCE désigne la capacité de se refaire une vie et de s’épanouir en surmontant un choc traumatique grave.
C'est le fait de rebondir, de surmonter les épreuves, et d’en sortir grandi malgré l’importante destruction intérieure, en partie irréversible, subie lors de l'événement traumatique.

La résilience est la force inconsciente qui pousse l'être vivant à mettre ses ressources au service de sa survie lorsque celle-ci est menacée, et à mobiliser ses ressources dans la recherche du plus grand épanouissement possible, quand les conditions sont favorables.

Dans mon histoire personnelle, la résilience s'est largement et fortement exprimée au moment de mon accident, elle a atteint des sommets durant mon hospitalisation et ma revalidation ainsi que durant les 7 années qui ont suivi.
Par la suite encore, la résilience m'a permis d'échapper a des situations tragiques ou inadaptées, in extremis et à plusieurs reprises ... la vie permet des choix, parfois alléchants, qui ne sont pas que des cadeaux ....

J'ai déjà eu l'occasion d'observer des gens qui n'ont pas en eux la force de résilience. Ils mettent en oeuvre des stratégies qui vont de la négation des événements (le déni), à l’humour qui permet la mise à distance, ou à la haine, à la fuite, etc..
Chacun s'en sort comme il peut.

Le plus important pour survivre, c'est la reconstruction de l’estime de soi, qui est directement liée à la possibilité de réussir quelque chose, avec un véritable motif de fierté. Cette fierté est sans doute l'élément primordial qui permet de combattre l'humiliation due à l'accident.
Jusqu'ici, j'ai eu beaucoup d'occasions de montrer 'de quoi je suis capable' et donc de reconstruire mon estime de moi, mais certaines de ces tentatives ont échoué ou n'ont pas été réalistes ... et alors cela fait encore plus mal ...

 

 

Et le COURAGE ?moutons
On m'a souvent dit : "tu es un homme courageux, d'avoir surmonté tout ce que tu as vécu".

Je trouve bienveillant d'entendre de telles réflexions, car cela comble mon besoin d'être reconnu dans ma force de résilience.

Quand je sors de l'incendie, quand je suis cloué sur mon lit d'hôpital, quand je surmonte mes douleurs quotidiennes, qu'est ce qu'il y a de courageux là-dedans ? Ce n'est pas du courage, c'est de la résilience, car il n'y a pas moyen de faire autrement. Je n'ai pas le choix, je suis obligé de le vivre, c'est inéluctable.

Or l'acte de courage, à mon sens, nécessite une vraie liberté de décision.
La définition du 'courage' que je préfère est celle d'Aristote : "Le courage est le juste milieu entre la peur et l'audace".

Les véritables actes courageux que j'ai posés dans ma vie ne sont probablement pas ceux que les gens pensent, ni même connaissent.
Ils ont été parfois très discrets, mais tellement difficiles ! Et lorsque l'acte courageux posé correspond à un chemin de sérénité, quelle satisfaction il en découle !

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Si vous pensez au suicide parce que vous avez perdu tout courage pour continuer à vivre, allez lire d'urgence cette page (cliquez ici).

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