Bernard,
tu étais le parrain d'un de nos enfants.
Parce que tu n'étais pas un gars comme les autres : tu allais jusqu'au bout de tes convictions, tu savais siffler comme les oiseaux, tu aimais la musique folk, tu roulais aussi en 2CV ...
Et un jour, 7 ans plus tard, tu es mort. A quatre heures du matin, endormi au volant sur l'autoroute, tué sur le coup lors du choc avec un pilone.
Tu étais le premier qui mourait parmi mes grands amis.
Tu étais venu en son temps me voir à l'hôpital.
Maintenant, je peux aller te rendre visite au cimetière de Coo.
Toi, tu n'as pas souffert physiquement, et tu n'es plus là.
Tu as dû mourir presque sans t'en rendre compte.
Puis, il y a quelques années, ce fut au tour de notre ami commun Jean-Marie Meyer à décéder d'un infarctus.
Et moi, je suis toujours là.
Pourquoi toi, et pas moi, et pourquoi ni l'un, ni l'autre, ou l'inverse ?
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"La tragédie de la mort est en ceci qu'elle transforme la
vie en destin"
André Malraux