Le pouvoir est, hélas, souvent incompétent ... et même obtus.
Principe de L.J. Peter et R. Hull (1969) :
"Tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence."
"Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité."
Explication :
Dans une entreprise, les employés compétents sont promus et les incompétents restent à leur place. Un employé compétent grimpe donc la hiérarchie jusqu'à atteindre un poste pour lequel il ne sera pas compétent. À ce stade, il devient alors un incompétent qui va occuper son poste indéfiniment.
Autrement dit :
- un employé compétent promu est remplacé par un autre employé, potentiellement incompétent
- si le nouvel employé est compétent, il sera promu et remplacé à son tour par un nouvel employé jusqu'à ce que le poste échoue à un incompétent.
On retrouve ce système dans toutes les activités, à toutes les échelles de pouvoir : aussi bien dans la gestion des chantiers que dans celle d'un pays. Il suffit d'observer ce qui se passe autour de nous pour ... s'en convaincre.
La Belgique est d'ailleurs en grande difficulté politique au moment où je rédige cette page (mai 2010), suite à la perte, fin 2009, de son compétent premier ministre Mr van Rompuy, "promu" à l'Europe et fort tristement remplacé.
Y a-t-il un remède à l’incompétence ?
Le dictionnaire définit l’incompétence comme "l’insuffisance des connaissances ou de l’habileté nécessaire pour juger ou accomplir une chose".
Nous avons tous autour de nous des gens incompétents, et peut-être d’ailleurs sommes-nous aussi, parfaitement incompétents dans certains domaines.
Mais comment le savoir ? Cette évaluation est difficile, voire impossible.
"L’incompétence induit des conclusions erronées, écrit le psychologue Kruger, mais elle interdit également de prendre conscience de ses erreurs."
C’est donc l’aveuglement et l’ambition des incompétents qui les poussent à accepter sans réfléchir des postes qu’ils seront incapables d’assumer.
Les personnes compétentes, elles, préfèrent rester à un poste qu’elles maîtrisent parfaitement et où elles font correctement leur travail.
(Travaux de Dunning et Kruger)
Le pouvoir incompétent est donc nécessairement obtus, puisqu'il s'estime compétent et est incapable de remettre en cause cette évaluation.
Il faut éviter de mettre les gens face à leur incompétence :
- en leur posant des questions qu'ils ne se sont pas posées eux-mêmes, et
- en ayant déjà des réponses partielles à ces questions et en leur en faisant part.
Dans ma vie personnelle, je suis souvent confronté à cette problématique.
L'hyperacuité de mes cinq sens m'a amené à chercher beaucoup de solutions à des questions existentielles peu courantes.
Prenons l'exemple de la gestion de mes fibrillations auriculaires :
Je me suis rendu chez plusieurs cardiologues avec des questions qui me semblaient assez basiques :
- pourquoi est-ce que je fibrille ? quels sont les facteurs déclenchants d'une crise ?
- quels sont les moyens d'éviter la fibrillation ? les précautions à prendre ?
- qu'existe-t-il comme mode de surveillance de mon rythme cardiaque sur mon propre PC ?
Ce fut la stupéfaction : aucun d'entre ne fut capable de répondre posément à ces questions. La majorité les a d'ailleurs repoussées, me faisant passer pour un prétentieux. De quel droit un patient pose-t-il des questions ... ?
La formation médicale qu'ils ont reçue leur a seulement appris à prescrire un médicament donné suivant un type d'électrocardiogramme. Le reste n'existe pas dans leur univers. Et ces questions ne leur sont même pas venues à l'esprit.
Mais le plus grave, c'est que je les aie irrités, provoqués, certains ont réagi de manière virulente, car ils ont été mis face à leur incompétence, ce qui leur est insupportable pour un métier aussi dominant que celui de médecin.
Stratégies de survie face au pouvoir incompétent
Lorsque la personne qui a le pouvoir est incompétente et obtuse vis-à-vis d'un problème essentiel à résoudre pour ma survie, voici le processus que j'ai développé pour essayer de m'en sortir.
Chaque étape du processus doit être effectuée uniquement après l'échec de la précédente, et suivant l'ordre recommandé.
Processus en huit étapes :
1 - Aller trouver l'incompétent en privé et sur rendez-vous, lui expliquer la situation en la comparant à quelque chose de son vécu à lui.
Les bureaux sont souvent décorés de quelques photos, diplômes, statues, dessins, qui expriment des lieux d'intérêt de leur occupant. Il s'agit d'utiliser cette information comme point de comparaison. C'est souvent un lieu de leur vie privée, et cela les touche très fort :
"comme moi, je vois que vous avez des enfants, aussi suis-je sûr que vous comprenez ma demande concernant ce congé parental etc. "
Il faut absolument être maître de ses émotions, ne pas rentrer dans la colère
-
ni vis à vis de cette personne, car il a un pouvoir fragile et solide à la fois, une colère contre lui se payerait très cher
- ni vis à vis de soi-même, car une colère retournée contre soi peut finir dans les assuétudes.
2 - Prendre un intermédiaire influent, éventuellement extérieur, muni des preuves objectives de la situation, et aller retrouver l'incompétent. Deux personnes sont plus déstabilisantes pour lui, surtout si la personne extérieure est celle qui lui prouve son incompétence, ce qu'il n'accepterait pas de son subalterne.
3 - Aller trouver le supérieur hiérarchique de l'incompétent, dans la plus haute discrétion.
Ne pas faire l'erreur classique de dire à l'incompétent qu'on va aller trouver son supérieur. Ne rien dire à l'avance, ce qui n'est pas facile étant donné la colère que l'on contient souvent à ce stade-là.
4 - Faire du syndicalisme de groupe : trouver un nombre suffisant de personnes qui se rallient à la même cause, et aller trouver l'incompétent dans son bureau, ou faire une manifestation, une grève, etc. Les incompétents sont souvent très sensibles à leur aura face à la collectivité.
5 - Modifier le système pour que le problème n'existe plus.
Parfois c'est simple à faire, mais l'obsession de la situation a souvent amené à ne pas voir ni appliquer cette solution plus tôt.
6 - Faire ouvertement ce que l'incompétent refuse, et en assumer la réaction.
Celle-ci sera parfois inattendue (indifférence, pleurs, ...) ou totalement disproportionnée (renvoi, colère, ...).
7 - Le faire de manière cachée, et en assumer les risques.
Il aurait sans doute fallu savoir se taire plus tôt face à quelqu'un qui n'a pas la logique lui permettant d'appréhender ma vérité, ni de comprendre ma réalité. Ne nous culpabilisons pas trop : la personne en face de nous fait souvent bien pire vis-à-vis de nous, en utilisant l'une ou l'autre des techniques de désinformation décrites dans le paragraphe suivant !
8 - Changer de lieu, de travail, déménager
Nous avons bien entendu mille raisons de ne pas le faire. Dans ce cas, assumons.
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Les 25 techniques de désinformation
Pour qu'un aussi grand nombre d'incompétents puissent rester au pouvoir, il leur est nécessaire de manipuler leurs subalternes.
Ils ont souvent développé ou acquis d'excellentes stratégies dans le domaine de la manipulation.
Ne soyons pas dupes. Avant d'aller les trouver, soyons informés de leurs subterfuges.
Voici quelques techniques courantes utilisées par différents organes de pouvoir (public et privé), cherchant à occulter les vérités qui dérangent. L'auteur de ce qui suit est inconnu, mais son application est, comment dire ... manifeste !
Technique n °1 : Évitement
Ne pas écouter la controverse, ne pas la voir, ne pas en parler. Si elle n’est pas rapportée, elle n’existe pas et il n’y a pas lieu de s’en occuper.
Technique n°2 : Superficialité
N’aborder la controverse qu’en périphérie, sur des points mineurs voire pittoresques. Eviter soigneusement les points clés de l’argumentation.
Technique n°3 : Indignation
Rejeter le sujet de façon indignée ("jamais une chose pareille ne serait possible"). Jouer sur le sentiment d’incrédulité ("il y aurait eu des fuites", "ça se saurait", …)
Technique n°4 : Rumeur
Considérer la controverse comme une rumeur de plus, sans fondements, quels que soient les arguments présentés.
Technique n°5 : Homme de paille
Présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée, en sélectionnant son argument le plus faible, en amplifiant sa portée puis en le détruisant.
Technique n°6 : Messager
Décrédibiliser le porteur du message. Par extension, associer les opposants à des dénominations impopulaires telles que "excentrique", "extrême-droite", "gauchiste, "terroriste, "radical", « fanatique », …
Technique n°7 : Biais
Exacerber tous les faits qui pourraient donner à penser que l’opposant opère en dissimulant ses véritables intentions ou est sujet à tout autre forme de biais.
Technique n°8 : Confusion
Quelque soit le niveau de la polémique mais sans y faire référence, confirmer la thèse officielle par un communiqué laconique sur une nouvelle étude favorable et rassurante.
Technique n°9 : Autorité
S’associer à l’autorité (organismes internationaux etc.) et présenter ses arguments avec suffisamment de jargon, de détails techniques et de sources pour les crédibiliser.
Technique n°10 : Innocence
Faire l’innocent. Quelle que soit la solidité des arguments de l’opposant, éviter la discussion en leur contestant toute crédibilité, toute existence de preuves, toute logique ou tout sens. Mélanger le tout pour un maximum d’efficacité.
Technique n°11 : Amalgame
Associer les charges de l’opposant à des charges farfelues facilement réfutables, qu’elles soient antérieures ou le fait d’autres opposants. En y étant associées, les charges subséquentes, quelle que soit leur validité, sont alors beaucoup plus facilement discréditées.
Technique n°12 : Diviser
Diviser pour mieux régner et par extension mettre l’accent sur les différences entre les différents courants des opposants et l’impression de chaos que cela procure.
Technique n°13 : Pseudo-débat
Présenter la version de l’opposant en premier lieu puis démentir par une succession de déclarations issues de sources faisant apparemment autorité.
Technique n°14 : Confession
Admettre avec candeur que des manquements (mineurs) ont été identifiés et que des solutions ont été apportées. Les opposants cependant en ont tiré parti pour gonfler la controverse et tenter de démontrer ce qui n’existe pas.
Technique n°15 : Édulcorer
Utiliser des termes techniques sans contenu émotif pour décrire le problème.
Technique n°16 : Énigme
Les énigmes n’ont pas de solution. Étant donné la multitude des paramètres, des intervenants et de leurs interactions, le sujet est bien trop complexe pour ne pouvoir être jamais résolu. Une technique couramment utilisée pour décourager ceux qui cherchent à suivre …
Technique n°17 : Solution complète
Éviter le problème en exigeant de l’opposant qu’il fournisse une solution complète à la résolution de la controverse.
Technique n° 18 : Omission
Omettre des preuves, des publications ou des témoignages contraires. S’ils n’existent pas, ce ne sont pas des faits, et le sujet ne doit pas être couvert.
Technique n°19 : Sang froid
Amener l’opposant à argumenter dans une position difficile et jouer sur sa perte de sang froid pour le décrédibiliser.
Technique n°20 : Expertise
Créer son propre groupe d’experts et le financer directement ou indirectement.
Technique n°21 : Preuve impossible
Ignorer les preuves présentées par l’opposant comme étant non pertinentes et lui demander des preuves inaccessibles, que ce soit matériellement (non disponibles ou soustraites au regard du public), techniquement (années de recherche) ou financièrement.
Technique n° 22 : Déni
Dénier toute crédibilité ou être extrêmement critique vis à vis de publications, de témoignages ou même de propos officiels d’organes de pouvoir, en les désignant comme des « sources non valides » ou « des éléments sortis de leur contexte ».
Technique n°23 : Fausse preuve
Introduire des éléments contradictoires par rapport à l’argument de l’opposant, au besoin en fabriquant de fausses preuves, par exemple sous la forme d’études scientifiques au protocole particulièrement étudié.
Technique n°24 : Grand Jury
Organiser un grand jury ou des états généraux avec tous les atours de la consultation la plus large et la plus ouverte qui soient. Neutraliser ensuite les sujets qui fâchent et présenter le rapport final comme étant l’état du consensus général.
Technique n°25 : Diversion et distraction
Créer l’événement ailleurs pour distraire et écarter l’attention du public.